efficacité énergétique

Efficacité énergétique : tout ce qu’il faut savoir

5 novembre
2025

Levier essentiel des politiques de transition énergétique, l’efficacité énergétique est également un élément clé de la performance industrielle et économique future. Présente dans la littérature économique depuis le milieu du 19ème siècle, cette notion d’efficience énergétique renvoie particulièrement au concept de transition énergétique depuis le début des années 1980.

Qu’est-ce que l’efficacité énergétique ? Quels en sont les objectifs ? Les avantages ? Les champs d’application ? Suivez le guide !

Définition : que signifie l’efficacité énergétique ?

Une notion issue de la physique

Sur le plan scientifique, l’efficacité énergétique -ou efficience énergétique- se définit comme le rapport entre la quantité d’énergie utile que délivre un système et la quantité d’énergie consommée, nécessaire à son fonctionnement.

Cette notion renvoie au concept de service énergétique qui est une fonction fournie par un équipement (une ampoule, un véhicule, etc.) grâce à un apport énergétique comme l’électricité ou un combustible.

Plus largement, cette notion regroupe tous les moyens techniques et logistiques mis en œuvre pour optimiser la performance énergétique d’un système, par exemple d’un bâtiment ou d’un local, alors que le service rendu est le même ou meilleur.

ampoule

En pratique...

Prenons l’exemple d’un système d’éclairage d’une pièce. Le système en question présente une efficience énergétique supérieure si, comparé à un autre système, il produit la même intensité d’éclairage en utilisant moins d’énergie. Ainsi, la composition des ampoules LED permet d’obtenir cette efficience énergétique (réduction de la consommation d’électricité), par rapport aux ampoules classiques, et cela pour une capacité d’éclairage identique.

D’autre part, il est également possible d’améliorer l’efficacité énergétique d’un habitat ou d’un process en remplaçant un système de production d’eau chaude (destinée au chauffage d’un logement, atelier, process) assuré par une technologie utilisant une source fossile carbonée (gaz, fioul), par une technologie récente qui présente un meilleur rendement : les pompes à chaleur.

Cette technologie en progrès constant, montre d’année en année sa capacité à se substituer aux chaudières gaz/fioul. Les chaudières électriques, moins performantes que les PACs, mais supérieures aux chaudières gaz et fioul ont également cet avantage de mettre à profit l’électricité fortement décarbonée produite et distribuée en France. 

Par ailleurs, les axes de progression possibles en matière d’efficacité énergétique concernent de nombreux secteurs tels que le transport, l’industrie, le bâtiment (résidentiel, non résidentiel, urbanisation, etc.), l’agriculture.

Objectifs de l’efficacité énergétique

Les politiques d’efficacité énergétique visent un objectif global : réduire la dépendance énergétique vis-à-vis des ressources fossiles (gaz, charbon, pétrole) et limiter les émissions de GES responsables du changement climatique.

Pour les entreprises et organisations, cela se traduit par trois axes d’action principaux :

  1. Réduction des consommations d'énergie (chauffage, process, transport, éclairage).
  2. Optimisation de la performance énergétique des installations.
  3. Mise en place d'un système de management de l'énergie de type ISO 50001 pour un pilotage efficace des gains.  

Avantages de l’efficacité énergétique

L’efficience énergétique présente des avantages collectifs qui concernent tous les secteurs d’activité et des avantages spécifiques à chaque secteur d’activité.

Les avantages collectifs de l’efficacité énergétique

L’efficacité énergétique présente tant des avantages économiques qu'environnementaux. Selon les estimations de la Commission européenne, l'Europe pourrait économiser jusqu'à 150 milliards d’euros par an grâce aux réductions de consommation énergétique réalisées par des investissements dans des solutions plus efficientes. 

Parmi les bénéfices collectifs marquants :

  • La réduction des émissions de CO2 et le renforcement de la souveraineté énergétique,
  • Les économies de coûts énergétiques et de coûts de CO2 dans un contexte de la tarification carbone (ETS-II, conditionnalité de l'allocution gratuite des quotas, disparition progressive des quotas gratuits en lien avec le déploiement du CBAM...) 
  • Réduction des frais de maintenance et d’entretien des systèmes efficients.
  • Stabilisation des systèmes énergétiques en l’absence d’interruption dans la production.

Les avantages spécifiques pour l'ensemble des secteurs d'activité

Au-delà des avantages globaux qui concernent tous les secteurs d’activité, publics ou privés, l’efficacité énergétique présente des atouts spécifiques dans les différents secteurs concernés ci-dessou :

tertiaire panneau solaire

Dans le bâtiment, l'efficacité énergétique rend les constructions moins énergivores et plus respectueuses de l’environnement. Les leviers incluent : l'isolation, la gestion de la ventilation, le choix des matériaux, l'orientation du bâtiment et l'utilisation d'équipements électrifiés performants.

mobilite electrique

Dans le transport, les mesures d’efficacité énergétique visent à réduire la consommation de carburant et les émissions associées. Il est notamment préconisé de privilégier les véhicules hybrides ou les véhicules électriques.

Selon l’ADEME, une économie de consommation de carburant allant jusqu’à 30 % serait possible avec un véhicule hybride pour un trajet de courte distance, ainsi qu’une réduction des émissions de gaz à effet de serre, à hauteur de près de 90 %, avec un véhicule électrique.

Par ailleurs, il existe d’autres mesures d’efficacité énergétique pour des économies significatives de carburant : brider la vitesse maximale des véhicules pour faire jusqu’à 5 % d’économie de carburant, prioriser les lubrifiants moteurs économiseurs d’énergie, équiper les véhicules d’un système de Stop&Start (arrêt du moteur quand le véhicule est stoppé), privilégier les systèmes de climatisation évaporative aux modèles à compression mécanique qui consomment plus de carburant, etc.

En France, notamment, le Certificat Qualité de l’Air (vignette Crit'Air) a été mis en place dans la perspective d’une consommation énergétique plus écologique avec une priorité en faveur des véhicules les moins polluants, en lien avec les zones à faibles émissions (ZFE).

autoconsommation entreprise

Dans l’industrie, la mise en place d’une stratégie d’efficacité énergétique réduit la facture d’énergie professionnelle et améliore l’image de marque des entreprises qui s’engagent dans cette démarche. Avec l’amélioration du processus industriel, l’efficience énergétique est un levier à part entière de compétitivité.
Bien entendu, de meilleures performances énergétiques sont synonymes d’amélioration de l’empreinte carbone. Quoi de mieux pour améliorer l’image de marque de son industrie à l’heure où investisseurs et consommateurs sont plus sensibles que jamais aux problématiques environnementales ?

De plus, une adaptation facilitée aux évolutions réglementaires fait aussi partie des avantages d’une bonne efficacité industrielle. La réglementation évolue régulièrement en réponse à la situation climatique planétaire, d’où l’intérêt de s’engager dès maintenant pour mieux s’y préparer.

Dans la plupart des cas, la réalisation d’économies d’énergie présente des avantages concurrentiels majeurs, tous secteurs confondus. Ainsi, de plus en plus d’entreprises investissent dans des équipements énergétiquement économes pour tirer profit d’une efficacité énergétique réelle en plusieurs points :

  • Gains de productivité,
  • Baisse de frais,
  • Amélioration de la compétitivité,
  • Amélioration de la durée de vie des équipements.

Des aides financières existent pour les petites, moyennes et grandes entreprises afin de leur faciliter la mise en place d’actions d’économies d’énergie (étude d’opportunité, étude de faisabilité…) Le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie, ou CEE, permet par exemple aux entreprises de bénéficier de subventions intéressantes.

Efficacité énergétique : un lien direct avec la sobriété énergétique

À l’été 2022, le président de la République a annoncé le plan de sobriété dont le principal objectif est de réduire de 10 % la consommation énergétique de la France sur une période de 2 ans. Impliquant à la fois les particuliers, les entreprises et l’administration, ce plan de sobriété porte sur le carburant, l’électricité et le gaz naturel. Il a été mis en place pour faire face aux risques de pénurie causée notamment par la guerre en Ukraine.

Contrairement à l’efficacité énergétique, la notion de sobriété de l’énergie est moins connue du grand public. Il s’agit d’un concept politique mis en place pour évoquer la réduction de la consommation d’énergie à travers des changements à opérer au quotidien. Il ne s’agit pas d’entreprendre des travaux pour améliorer la performance énergétique des bâtiments, mais plutôt d’adopter de meilleures habitudes énergétiques.

Ce plan national de sobriété énergétique recommande par exemple d’éteindre la lumière quand on quitte une pièce, de bien aérer les pièces en été au lieu d’utiliser systématiquement un système de climatisation et de faire rentrer la chaleur du soleil en hiver pour réduire les besoins en termes de chauffage. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie – ADEME, baisser le chauffage de 1° permet de réduire la consommation énergétique de 7 % en moyenne. Cette baisse impacte évidemment la facture énergétique.

Tout le monde est concerné

Cette nouvelle trajectoire impulsée par le président de la République appelle les particuliers, les entreprises des secteurs public et privé et tous les pans de la société, à faire les efforts énergétiques nécessaires, et ce, de manière ciblée.

Les mêmes gestes d’économies d’énergie sont notamment encouragés en entreprise. Les commerces peuvent par exemple éteindre les enseignes lumineuses et les éclairages en vitrines pendant le week-end. Bien entendu, de telles habitudes écologiques impactent forcément le bilan carbone de l’enseigne concernée.

Dans tous les cas, ce plan énergétique national prévoit que les énergies soient consommées uniquement lorsque cela est indispensable, que ce soit pour l’air conditionné, le chauffage ou encore l’éclairage, etc.

En 2025, dans un souci d’équilibrer le budget de l’état, réduire les dépenses énergétiques des bâtiments publics est un levier intéressant, en particulier à travers une politique de sobriété puisqu’il s’agit d’investissements légers (principalement de la communication) sur un volume important de sites.

Sobriété énergétique efficacité

Deux notions différentes, mais complémentaires

Même si l’efficacité énergétique et la sobriété énergétique sont deux notions différentes, leur finalité est la même. Il s’agit de réduire la consommation d’énergie.

Au-delà de cette similarité, les actions respectives de la sobriété énergétique et de l’efficience énergétique se complètent. Les consommateurs sont notamment encouragés à fermer les portes pour que la chaleur des pièces chauffées ne s’échappe pas. Ces gestes n’empêchent pas de réaliser des  travaux plus ou moins lourds afin d'améliorer la performance de l'enveloppe de l'habitation. Les travaux en question relèvent alors de l’efficacité énergétique.

Les actions d’efficacité énergétique mises en place par la France

Ces dernières années, divers dispositifs ont été mis en place  pour améliorer l’efficacité énergétique des différents secteurs d’activité en sachant que les économies d’énergie font partie des axes prioritaires de la transition énergétique.

La France avait d’ailleurs été le premier pays en 2014 à remettre son Plan National d’Action en matière d’Efficacité Énergétique (PNAEE) à la Commission européenne. L’objectif de ce plan national d’action est d’améliorer de 20% l’efficacité énergétique de l’Union européenne à travers deux axes fondamentaux :

  • La réduction de la consommation d’énergie finale, c’est-à-dire l’énergie livrée au consommateur, par exemple l’électricité dans une habitation ou l’essence à la pompe.
  • La réduction de la consommation d’énergie primaire, c’est-à-dire l’énergie finale additionnée aux pertes énergétiques dues au transport ou à la transformation des énergies en question.

Ces diverses mesures spécifiques sont en place, pour les secteurs majeurs concernés.

Pour le secteur des transports

Pour ce secteur, les actions menées dans le cadre de l’efficience énergétique soutiennent essentiellement le report modal et l’amélioration de l’efficacité énergétique des modes de transport. On peut citer notamment le système de bonus-malus écologique. Ce système a permis à la France de posséder en 2013, l’un des marchés de véhicules neufs les moins émetteurs de CO2 en Europe.

Pour le secteur de l’agriculture

Parmi les mesures d’amélioration de l’efficacité énergétique dans le secteur de l’agriculture, on peut citer principalement le Plan de Performance Énergétique des Exploitations Agricoles. Cela consiste à la réalisation d’économies énergétiques et à la reconversion aux énergies renouvelables. Le Plan de Modernisation des bâtiments d’élevage est également une action non-négligeable à mentionner.

Dans tous les cas, les mesures mises en application en France tendent à l’atteinte de plusieurs objectifs écologiques particuliers :

  • Réduction des émissions de GES,
  • Réduction des polluants atmosphériques,
  • Réduction de la dépendance énergétique,
  • Allègement des factures énergétiques,
  • Allègement de la pression sur les ressources non renouvelables sans pénaliser le développement économique.

L’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment

Les enjeux de l’efficience énergétique dans le secteur du bâtiment sont colossaux parce que, selon le Ministère de la Transition Écologique, ce secteur représente 44 % de la consommation d’énergie en France. Plus de 123 millions de tonnes de CO2 sont émises annuellement par le secteur du bâtiment. En d’autres termes, ce domaine pèse lourd dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans la transition énergétique. l'une des conséquences de cette prévalence est que, la politique de l’énergie dans le bâtiment prévoit, en France, de rénover massivement l’existant et de mettre en place des normes de consommation énergétique strictes pour les bâtiments neufs.

L’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment porte également sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Depuis le 1er janvier 2022, la RE2020 ou Réglementation Environnementale 2020 est en vigueur. Elle porte 3 objectifs : l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments, la diminution de leur impact carbone et la possibilité de les rendre plus confortables durant les fortes chaleurs estivales. Ainsi, elle participe à la réduction des émissions de GES des bâtiments neufs en orientant certains choix technologiques et objectivant certaines performances.

D’autres dispositifs sont en place dans le cadre de cette réduction des émissions de GES dans le secteur du bâtiment :

Plusieurs paramètres sont pris en compte pour rendre un bâtiment moins énergivore :

  • La performance de l’enveloppe du bâti. Limiter la perméabilité à l’air, ainsi que limiter les pertes énergétique ou l’impact des forts ensoleillement sont 3 thématiques majeurs, intégrées aux phases de conception des immeubles. Un travail est fait sur le choix des matériaux de construction,  d’isolation, du choix des menuiseries et des précautions sont prises sur la mise en œuvre de tous ces éléments afin d’assurer l’étanchéité à l’air de l’enveloppe.
  • La ventilation dont le bon fonctionnement évite les pertes énergétiques à travers notamment un système de ventilation mécanique contrôlé et permet une qualité d’air maîtrisée en vue d’atteindre les exigences de certains labels, tels qu’Osmoz.
  • L’orientation du bâtiment de manière à ce qu'il  profite pleinement de la lumière et de la chaleur du soleil sans en souffrir l'été.
  • Le choix des équipements techniques, majoritairement électrifiés afin de limiter leur impact sur la consommation énergétique global du bâtiment.
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Dans cette perspective, les dispositifs plus anciens sont toujours en application :

  • Plan de Rénovation Énergétique de l’Habitat ou PREH,
  • Les Espaces conseils France Renov', 
  • Prime Renov',
  • Eco-Prêt à Taux Zéro ou Eco-PTZ,
  • Eco-Prêt Logement Social ou Eco-PLS,
  • MaPrimeRénov pilotée par l'ANAH.

L’efficacité énergétique pour le secteur industriel

Les actions menées dans le cadre de la politique d’efficacité énergétique reposent principalement sur la directive européenne 2003/87/CE qui établit un système d’échange de quotas d’émissions au sein de l’Union Européenne.

Pour atteindre les objectifs de la SNBC et mettre en œuvre la transition vers une économie bas carbone et durable, le secteur industriel devra réduire ses émissions de GES de 81 % à l’horizon 2050, par rapport à 2015.

Des mesures incitatives financières ont également été prises dans l’industrie de même que des mesures réglementaires incluant un audit énergétique obligatoire. Un soutien aux processus de normalisation et au développement des technologies fait également partie des actions menées en faveur de l’industrie dans cette perspective d’efficience énergétique.

De plus, la décarbonation industrielle est une démarche majeure qui accompagne les entreprises industrielles dans l’investissement d’équipements moins émetteurs de CO2, et souvent plus performants énergétiquement. Cette démarche est encouragée par le programme PACTE Industrie : de quoi s'agit-il ? 

  • Le programme « PACTE Industrie » (Parcours d’Accompagnement et Compétences pour la Transition Énergétique) accompagne les entreprises à travers une offre de formation à la transition énergétique et à la décarbonation du secteur. Le financement de l’offre de formations et d’accompagnements est assuré grâce au mécanisme des CEE dédiés à l’industrie. Ces formations existaient déjà, mais le programme PACTE simplifie le parcours des industriels avec un outil unique. À travers ce dispositif, l’État veut accélérer et massifier la formation des entreprises industrielles. Cette démarche encourage le passage à l’action et aux investissements favorables à la transition énergétique du secteur.

 

Conclusion : Efficacité énergétique en entreprise : comment passer à l’action ?

Qu’importe les dispositifs mis en place par le gouvernement, l’amélioration de l’efficacité énergétique part forcément des acteurs directement concernés par la consommation d’énergie. Chaque entreprise doit passer à l’action et s’investir sérieusement pour réaliser des économies énergétiques considérables.

Plusieurs étapes clés sont à suivre, à commencer par la réalisation d’un audit énergétique. Ce diagnostic des performances énergétiques de l’entreprise permettra d’établir un plan d’actions précis pour la suite. L’ADEME propose des financements dédiés à la réalisation de l’audit énergétique.

Dépendant des résultats de l’audit énergétique, les actions à mettre effectivement en place sont classées en trois catégories :

outils maintenance

Les actions techniques qui priorisent des équipements présentant un meilleur rendement énergétique.

people experience

Les actions comportementales qui concernent directement les bonnes pratiques des opérateurs sur site.

réseau

Les actions organisationnelles qui relèvent du mode opératoire de l’entreprise (limitation des nettoyages, arrêt de la ventilation, de l’éclairage et du chauffage quand le site est à l’arrêt, amélioration du rendement énergétique des équipements, etc.)

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