
Aides au financement des investissements de réseaux de chaleur et de froid
1er décembre
2025
Vous envisagez de remplacer votre système de chauffage au profit d’une solution plus respectueuse de l’environnement, émettant moins de CO₂ et optimisant la production d’énergie thermique pour la ville ? La solution existe : optez pour le raccordement de votre bâtiment à un réseau de chaleur et de froid. Ces infrastructures s’appuient sur des ressources énergétiques locales et renouvelables, ainsi que sur la valorisation des déchets, pour offrir une alternative durable et performante.
Qu’est-ce qu’un réseau de chaleur et de froid ?
Un réseau de chaleur et de froid est un système collectif de distribution de l’énergie thermique produite de façon centralisée vers plusieurs usagers, via un réseau de canalisations souterraines. Il sert au chauffage, à la production d’eau chaude sanitaire et, pour les réseaux de froid, à la climatisation des bâtiments tertiaires ou résidentiels. Les sources d’alimentation en énergies de ces réseaux peuvent être renouvelables, de récupération (par exemple : chaleur fatale chez un industriel), ou avec des combustibles (gaz naturel, fioul, etc.).
Se raccorder à un réseau de chaleur et de froid est une solution pour réduire la facture d’énergie d’un bâtiment, utiliser une énergie locale et décarboner sa production de chaleur et de froid, surtout lorsque la part d’énergie issue de ressources naturelles est élevée - notamment l’électricité d’origine renouvelable (par exemple solaire), la chaleur fatale solaire ou la géothermie.
Comment les réseaux de chaleur et de froid fonctionnent-ils ?
Ces systèmes contribuent à une meilleure gestion des ressources, et des flux thermiques au sein des villes. Ils garantissent en outre un approvisionnement adapté aux consommateurs en fonction de leurs usages thermiques. Le circuit de distribution primaire transporte la chaleur depuis l’unité de production jusqu’à des sous-stations d’échanges. Ces dernières assurent l’alimentation en chauffage des bâtiments par le réseau de distribution secondaire.
Schéma de principe d'un réseau de chaleur et de froid (Source ADEME Île-de-France)
Les réseaux de chaleur et de froid répondent à une même logique : produire de l’énergie thermique via un système centralisé, puis la distribuer à plusieurs bâtiments au sein des villes, en particulier des zones urbaines denses comme Paris, Marseille, Lyon, etc., où la demande des consommateurs est particulièrement élevée. Au-delà des différences en termes d’applications – les réseaux de chaleur serviront à alimenter des bâtiments en chauffage et en eau chaude sanitaire tandis que les réseaux de froid répondront à des besoins de climatisation –, les technologies utilisées diffèrent.
Si ces réseaux utilisent indifféremment des centrales ou des unités de récupération pour produire du chaud et du froid selon des circuits distincts, les réseaux de chaleur s’appuieront davantage sur des chaudières pour fournir de l’eau chaude ou de la vapeur. Quant aux réseaux de froid, ils nécessiteront des groupes frigorifiques pour produire de l’eau glacée, ainsi que des équipements spécifiques comme des compresseurs, des évaporateurs, ou encore des condenseurs.
Géothermie, électricité issue d’énergies renouvelables (solaire, biomasse, etc.), combustibles fossiles (fioul, gaz naturel) ou encore énergies de récupération de la chaleur fatale ou issues de l’incinération des déchets : ces réseaux font appel à plusieurs ressources énergétiques pour produire du chaud et du froid. Mais la production de froid fait également appel à des solutions spécifiques comme le free cooling, qui consiste à exploiter la fraîcheur de sources d’eau naturelles comme l’eau de mer, les rivières ou les nappes, ou encore au stockage de glace et d’eau glacée pour limiter l’usage de la centrale aux heures de pointe. De plus, les réseaux de froid doivent intégrer des contraintes particulières comme une isolation renforcée pour éviter la condensation et une gestion fine des débits et pressions. Ainsi, bien que proches dans leur principe, ces deux types de réseaux s’appuient sur des technologies adaptées à leurs besoins thermiques spécifiques.
À NOTER
dans le cadre du dispositif éco-énergie tertiaire, ou Décret Tertiaire, le propriétaire ou locataire d’une surface dite tertiaire de plus de 1 000m² doit diminuer sa consommation d’énergie de 40 % d’ici 2030. Le raccordement à un réseau de chaleur est l’un des moyens à mettre en œuvre pour atteindre cet objectif, en particulier dans les grandes villes où les réseaux de chaleur sont plus nombreux.
Accélérer la transition énergétique avec les réseaux de chaleur et de froid
Dans un contexte où la France doit massivement décarboner la consommation de chaleur, qui représente près de la moitié de sa demande énergétique[1], les réseaux de chaleur et de froid apparaissent comme des leviers incontournables pour accélérer la transition énergétique, notamment dans les villes où la production d’énergie thermique est un enjeu majeur en termes d’impact climatique.
Non seulement ils contribuent à une réduction significative des émissions de CO₂ – elles sont plus de deux fois inférieures à celles d’un chauffage fossile –, mais ils améliorent aussi la qualité de l’air grâce à des rejets très faibles de particules fines. Ils s’inscrivent également dans une logique d’économie circulaire grâce à une meilleure valorisation des ressources naturelles et des déchets issus des systèmes urbains.
La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie fixe déjà l’objectif de multiplier par cinq, d’ici à 2030, les volumes de chaleur et de froid renouvelables véhiculés par ces réseaux par rapport à 2012, en misant sur plusieurs dynamiques complémentaires :
- Densification des réseaux existants : plus de bâtiments raccordés sur les mêmes infrastructures dans les villes denses où la consommation d’énergie augmente ;
- Extension vers de nouveaux quartiers et villes aujourd’hui non équipés afin d’offrir des systèmes énergétiques adaptés aux besoins thermiques des consommateurs ;
- « Verdissement » du mix énergétique des réseaux actuels : substitution progressive du gaz naturel par la biomasse, le solaire, la géothermie, la chaleur fatale de récupération et des déchets pour optimiser l’usage des ressources disponibles dans chaque ville ;
- Création de nouveaux réseaux lorsque les conditions techniques et économiques le permettent avec une attention particulière portée à la production locale et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Avec l’intensification des épisodes de canicules, les réseaux de froid permettront également de proposer une alternative collective aux climatiseurs individuels fortement émetteurs de gaz à effet de serre.
Les réseaux de chaleur et de froid s’inscrivent donc dans une logique de ville durable et d’économie circulaire, en mobilisant :
- La géothermie, pour exploiter la chaleur naturellement présente dans le sol ;
- La biomasse, pour valoriser des déchets ou résidus organiques ;
- La cogénération, pour produire simultanément chaleur et électricité ;
- La récupération de chaleur fatale issue d’activités industrielles ;
- Des systèmes thermiques permettant de rafraîchir les bâtiments à l’échelle urbaine ;
- Des centrales locales.
Ces réseaux, qui répondent à des exigences réglementaires de plus en plus strictes, sont donc appelés à moyen terme à être au cœur d’un système de chauffage et de climatisation plus collectif, renouvelable et résilient. Des qualités indispensables pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.
Les réseaux de chaleur : la clé de la transition énergétique pour vos bâtiments !
Nous expliquons les intérêts d’un raccordement à un réseau de chaleur en moins de deux minutes dans cette vidéo qui met en avant des solutions énergétiques adaptées aux villes et aux consommateurs.
Découvrez l’exemple concret d’une commune ayant opté pour le raccordement à un réseau urbain, ainsi que les aides financières qu’elle a pu mobiliser pour réaliser cet investissement.
Une obligation de raccordement pour certains bâtiments
Le classement des réseaux de chaleur et de froid permet de savoir si un projet de construction neuf ou de rénovation lourde situé à proximité du réseau est soumis à l’obligation de se raccorder.
Si le projet se situe dans la zone de développement prioritaire du réseau et qu’il répond aux critères suivants, alors le raccordement est obligatoire :
- Construction neuve neuve dont les besoins de chauffage sont supérieurs à 30 kW * ;
- Le remplacement de l’installation de chauffage dont la puissance est supérieure à 30kW*.
* Le seuil de puissance peut être relevé par la collectivité.
Vous n’êtes toutefois pas concerné par cette obligation dans les cas suivants :
- Incompatibilité entre l’offre du réseau urbain et les besoins du bâtiment, notamment en matière de consommation thermique ou de ressources disponibles ;
- Si le réseau ne peut fournir la chaleur dans un délai permettant de couvrir les besoins de chauffage des occupants et que l’exploitant du réseau ne peut présenter une solution transitoire permettant de couvrir ce manque ;
- L’installation que vous souhaitez mettre en place utilise un taux d’énergie renouvelable ou de récupération supérieur ou équivalent au réseau de chaleur local, par exemple via la géothermie, la biomasse ou l’énergie solaire ;
- Si le coût du raccordement est disproportionné par rapport à d’autres solutions de chauffage et de refroidissement.
Détail des aides financières pour le raccordement à un réseau de chaleur et de froid
Pour financer les travaux de raccordement, depuis 2021 il est possible de cumuler les aides forfaitaires du Fonds Chaleur de l’ADEME avec les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE).
Depuis septembre 2022, le dispositif Coup de pouce "Chauffage des bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires" augmente temporairement le montant de la prime CEE correspondant à l’opération de raccordement à un réseau de chaleur urbain :
Aides financières pour les réseaux de chaleur
Pour les bâtiments tertiaires
- Ayant une surface inférieure ou égale 7 500 m2, un forfait de CEE à 11 000 000 kwh cumac;
- Ayant une surface supérieure à 7 500 m2, le montant des CEE est calculé sur la base de la formule suivante : 1 070 × S + 3 000 000, où « S » est la surface chauffée du bâtiment tertiaire raccordé au réseau de chaleur.
Ces opérations sont couvertes par la fiche CEE BAT-TH-127.
Pour les bâtiments résidentiels
- S’agissant d’un bâtiment de moins de 125 logements, un forfait de CEE à 12 000 000 kWh cumac ;
- S’agissant d’un bâtiment de plus de 125 logements, au montant de certificats, exprimé en kWh cumac, obtenu par la formule suivante : 77 000 × N + 2 300 000, où « N » est le nombre de logements du bâtiment raccordé au réseau de chaleur.
Ces opérations sont couvertes par la fiche CEE BAR -TH-137.
ACCIONA Energía, en tant que spécialiste de la performance énergétique et signataire de la charte Coup de pouce, peut vous apporter un conseil technique et verser la prime CEE.
[TÉMOIGNAGE]
Découvrez comment le SYDED - Territoire d'Énergie du Doubs - a soutenu la commune de Blamont (25) dans la réalisation de son projet de réseau de chaleur alimenté par biomasse, ainsi que les différents dispositifs de financement mobilisés pour les travaux.
Aides financières pour les réseaux de froid
Selon le 40e arrêté venant modifier le dispositif CEE, la fiche BAT-TH-159 permet désormais de valoriser les CEE sur l’opération "Raccordement d’un bâtiment tertiaire à un réseau de froid".
*Les CEE doivent être déclarés au préalable dans le dossier de demande Fonds Chaleur
Les réseaux de chaleur et de froid par région
En 2024, les livraisons de chaleur se sont établies à 28,3 TWh, un record historique ! Corrigées de la rigueur climatique (les températures de l’année 2024 ont été relativement douces), elles ont atteint 32,3 TWh, soit une augmentation de 9,3 % par rapport à 2023. Parallèlement, les réseaux de froid ont enregistré en 2024 une belle progression, avec 5 nouveaux réseaux et 204 nouveaux bâtiments raccordés (+ 12 % par rapport à 2023). Des chiffres qui montrent l’importance croissante de ces systèmes comme outil d’adaptation au changement climatique alors que l’été 2025 a été le 3ème plus chaud depuis près d’un siècle de relevés.
Le nombre de réseaux vertueux (c’est-à-dire intégrant au moins 50 % d’énergies renouvelables et de récupération) a quant à lui progressé de 5 % entre 2023 et 2024, atteignant un total de 911 réseaux. 93 % des livraisons de chaleur proviennent de ces réseaux vertueux, confirmant leur verdissement continu et leur rôle clé dans la décarbonation. Ces résultats ont été obtenus grâce à une meilleure valorisation des ressources naturelles, des déchets et de la chaleur fatale issue d’opérations industrielles, ainsi que sur l’utilisation de données énergétiques qui permettent d’ajuster la consommation en temps réel.
1 041 réseaux de chaleur - chiffres clés
28,3 TWh
de chaleur livrée nette
En 2023 : 26,4 TWh
67 %
taux d'énergie renouvelable et de récupération
En 2023 : 66,5 %
0,109 kg/kWh
contenu moyen de CO₂ ACV
En 2023 : 0,113 kg/kWh
7 944 km
de longueurs desservies
En 2023 : 7 515 km
52 439
bâtiments raccordés
En 2022 : 50 065
0,833
de rigueur climatique
En 2022 : 0,855
49 réseaux de froid - chiffres clés
0,9 TWh
de froid livré net
En 2023 : 0,9 TWh
0,021 kg/kWh
taux moyen de CO₂ ACV
En 2023 : 0,021 kg/kWh
294 km
de longueurs desservies
En 2023 : 270 km
1 841
bâtiments raccordés
En 2023 : 1 637
Enquête des réseaux de chaleur et de froid – FEDENE – Edition 2025
Les trois régions possédant le plus grand nombre de réseaux de chaleur et de froid[2] sont :
L’Auvergne – Rhône-Alpes, avec 224 réseaux : 4 264 GWh de chaleur livrée et 46 GWh de froid
L’Ile-de-France avec 157 réseaux : 11 202 GWh de chaleur livrée et 702 de froid
Le Grand Est avec 138 réseaux : 3 008 GWh de chaleur livrée et 7 GWh de froid
Promulguée en 2015, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a inscrit un objectif de 32 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’ici 2030, dont 38 % pour la consommation finale de chaleur.
La quantité de chaleur et de froid renouvelable véhiculée par les réseaux devra alors être multipliée par 5 par rapport à l’année de référence 2012.
Pour y parvenir, la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) a défini pour 2023 et 2028 les quantités d’énergies renouvelables livrées par les réseaux de chaleur. Les objectifs nationaux sont une quantité de chaleur renouvelable et de récupération de 24,4 TWh en 2023 et entre 31 et 36 TWh en 2028.
Exemples d’application de la prime CEE coup de pouce par secteur d’activité
Dans le tertiaire
- Un magasin de 1 000 m² souhaitant se raccorder au réseau de chaleur local en remplacement d’une chaudière au charbon, au fioul ou au gaz naturel, obtiendra une subvention de 58 000 € ;
- Un Hôpital de 15 000 m² souhaitant se raccorder au réseau de chaleur local en remplacement d’une chaudière au charbon, au fioul ou au gaz naturel, bénéficiera d’une subvention de 110 500 € ;
- Une entreprise de 8 255 m² souhaitant se raccorder au réseau de chaleur local en remplacement d’une chaudière au gaz naturel bénéficiera une subvention de 72 180 €.
Dans le résidentiel
- Une copropriété de 10 logements souhaitant se raccorder au réseau de chaleur local en installant une chaudière collective en remplacement d’une chaudière au charbon, au fioul ou au gaz naturel bénéficiera d’une subvention de 73 800 € ;
- Une résidence universitaire de 238 logements souhaitant se raccorder au réseau de chaleur local en remplacement d’une chaudière au charbon, au fioul ou au gaz naturel bénéficiera d’une subvention de 125 818 €.
À noter : dans chacun de ces cas, le réseau de chaleur local doit être alimenté à plus de 50 % en énergie renouvelable ou de récupération pour que le consommateur tertiaire ou résidentiel puisse bénéficier de la prime CEE.
Les réseaux de chaleur et de froid permettent de décarboner vos actifs, consommer une énergie locale et renouvelable. Des leviers existent !
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