Mobilité bas carbone : vers la décarbonation pour un secteur du transport durable
14 octobre
2024
Avec 34 % des consommations nationales en 2021, le secteur des transports est en tête des émissions de gaz à effet de serre en France. Pour cette même période, ce secteur enregistrait des émissions à hauteur de 30 %, en hausse de 1,9 % lorsque l’ensemble des autres secteurs réduisaient leurs émissions [1].
Pour inverser cette tendance, l’Union européenne a fixé des objectifs forts, transposables dans les réglementations de ses États membres. L’ambition ? Réduire l’intensité carbone des transports routier, maritime et aérien et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, en ligne avec la feuille de route du Pacte vert européen et du paquet Fit for 55.
Et pour atteindre cet objectif de neutralité carbone, il sera nécessaire de réduire de 90 % les émissions de gaz à effet de serre provenant des transports d’ici à 2050, par rapport aux niveaux de 1990.
État des lieux et objectifs de décarbonation par sous-secteur du transport
Le transport maritime et aérien sur la trajectoire des objectifs du paquet Fit for 55
Les transports maritime et aérien réunis comptent pour près de 8 % des émissions de gaz à effet de serre au sein de l’Union européenne. Leur part est en constante augmentation. L’ambition des pouvoirs publics européens est claire : mettre les secteurs maritime et aérien sur la trajectoire des objectifs du paquet Fit for 55.
Ainsi, depuis le 1er janvier 2024, le transport maritime est intégré au système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne, avec plusieurs leviers d’action comme le remplacement progressif des fiouls lourds par des carburants durables ou encore les améliorations techniques apportées aux navires, comme l’optimisation de leur vitesse, l’innovation dans l’hydrodynamique et les nouveaux systèmes de propulsion.
L’Initiative Getting to Zero Coalition, qui regroupe à ce jour quelque 200 acteurs du secteur maritime, vise la neutralité carbone des navires à horizon 2050. Cette initiative mondiale prévoit ainsi une étape intermédiaire à 2030, avec la mise sur le marché de nouveaux navires dont les systèmes de propulsion (hydrogène vert, ammoniac, e-fuels) garantiront zéro émission nette de carbone.
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Quant au secteur aérien, il verra progressivement ses allocations gratuites de crédits carbone disparaître d’ici à 2026. Pour réduire l’intensité de ce secteur, l’Union européenne a mis en place initiative ReFuelEU Aviation, dont les règles sont couvertes par le paquet Fit for 55. L’objectif pour réduire l’empreinte carbone de ce secteur ? Augmenter progressivement la part de carburants d’aviation durables incorporés aux carburants fossiles pour atteindre 70 % en 2050 et promouvoir l’hydrogène et l’ammoniac vert comme combustibles.
Le transport routier, plus gros contributeur aux émissions de gaz à effet de serre
À lui seul, le transport routier est responsable de plus de 71 % des émissions de gaz à effet de serre liées au secteur du transport en général dans l’UE. La décarbonation du transport routier est donc un levier incontournable dans les stratégies de mobilité bas carbone pour réduire l’empreinte carbone et parvenir à un secteur du transport durable.
Les objectifs affichés par l’Union européenne dans le cadre du paquet Fit for 55 sont clairs : zéro émission de CO2 pour les véhicules et utilitaires légers et neufs en 2035, avec des objectifs intermédiaires de réduction de 55 % d’ici à 2030 pour les véhicules légers et de 50 % pour les utilitaires. C’est d’ailleurs pourquoi le législateur européen a statué sur l’interdiction de la vente de véhicules à combustion thermique neufs à partir de 2035.
Fit for 55 : le paquet législatif européen pour atteindre la neutralité carbone
Avec ses propositions ambitieuses, le paquet Fit for 55 est une pierre angulaire du Pacte vert de l’Union européenne qui vise à faire de l’Europe le premier continent au monde neutre pour le climat. Ses objectifs sont d’ailleurs forts :
- La réduction de 55 % des émissions totales de l’Union européenne d’ici à 2030 ;
- Un nouvel objectif intermédiaire de réduction de 90 % d’ici à 2040 dans le cadre du paquet Fit for 55 ;
- La neutralité carbone (net zero) d’ici à 2050.
L’ambition des pouvoirs publics européens ? Garantir une transition climatique juste, rentable et compétitive pour atteindre la neutralité carbone.
L’électrification des modes de transport pour un transport durable
L’électrification de la mobilité est la voie la plus avancée pour la décarbonation du transport.
Électrification des véhicules légers et utilitaires : des aides à l’acquisition ou la conversion de flottes
Ces cinq dernières années, la vente de véhicules neufs à motorisation électrique ou hybride rechargeable connaît un formidable essor en France : leur part de marché est passée de moins de 3 % en 2019 à 26 % en 2023, dont 17 % pour les voitures électriques et 9 % pour les voitures hybrides rechargeables. 303 900 voitures électriques et 162 800 voitures hybrides rechargeables ont ainsi été immatriculées en 2023 !
Force est de constater que les avantages des voitures électriques sont nombreux :
- 2 à 6 fois moins d’émissions de CO2 sur l’ensemble de leur cycle de vie, en comparaison à un véhicule thermique ;
- 80 % des composants des batteries lithium déjà recyclables ;
- Un coût de l’énergie d’environ 3 euros pour 100 km parcourus (avec une recharge à domicile) contre 7 à 10 euros pour un véhicule thermique.
Mieux, pour décarboner la mobilité et réduire l’empreinte carbone liée au transport, les pouvoirs publics français ont mis en place des aides financières à l’acquisition ou à la location d’une voiture électrique : la prime à la conversion pour les véhicules légers et le bonus écologique pour les véhicules utilitaires.
La prime à la conversion consiste en une aide à l’achat ou à la location longue durée de véhicules bas carbone, sous la forme du versement au montant variable ou d’une déduction sur le coût d’achat ou de location.
Le bonus écologique consiste quant à lui en une aide financière attribuée à toute personne morale justifiant d’un établissement en France, qui achète ou loue un véhicule utilitaire. Attention, depuis février 2024, les entreprises qui acquièrent des voitures particulières neuves ne sont plus éligibles.
Décarbonation pour un transport durable : des opérations CEE transport pour financer vos acquisitions !
Le dispositif des Certificats d'Économies d'Énergie (CEE) incite financièrement les entreprises françaises à mettre en place des projets de réduction de leur consommation énergétique. Il finance de nombreuses opérations d'économies d'énergie, notamment concernant le transport. Ainsi, les CEE transport sont un excellent levier pour décarboner les flottes de transport de marchandises et de voyageurs afin de réduire l’empreinte carbone des entreprises grâce à des modes de transport durables :
- Les entreprises spécialisées dans le transport de marchandises ou de passager, l’exploitation-maintenance et la plaisance en eaux intérieure peuvent financer leurs opérations de remotorisation en propulsion électrique ou hybride d’un bateau naviguant en eaux intérieures grâce à la fiche d’opération standardisée TRA-EQ-126.
- Les entreprises spécialisées dans le transport de marchandises ou de passager, l’exploitation-maintenance et la plaisance en eaux intérieure peuvent obtenir une aide à l’acquisition d’un bateau neuf à propulsion hybride grâce à la fiche d’opération standardisée TRA-EQ-127.
- Les gestionnaires fluviaux ou maritimes et opérateurs économiques de quai peuvent mettre en place une infrastructure d’alimentation électrique à quai permettant l’approvisionnement en électricité d’un navire ou d’un bateau fluvial en escale grâce à l’aide prévue par la fiche TRA-EQ-124.
- Les entreprises spécialisées dans le transport de voyageurs peuvent prétendre à une aide à l’achat ou à la location d’un autocar ou autobus électrique neuf ou à la réalisation d’une opération de retrofit électrique d’autocar ou d’autobus avec la fiche TRA-EQ-128.
Le report modal, même efficacité, moins d’émission de carbone
Le transport modal est un autre levier efficace pour réduire votre empreinte carbone grâce à des modes de transport durables. L’idée ? Remplacer, par exemple, le transport routier de marchandises par un nouveau mode de transport qui émet moins de gaz à effet de serre, comme le fret ferroviaire ou fluvial.
Le transport intermodal consiste quant à lui à recourir à plusieurs modes de transport pour déplacer la marchandise jusqu’à sa destination finale, en combinant le routier avec le fret ou le fluvial.
L’ADEME a ainsi mis en place l’initiative REMOVE, un programme CEE qui vise à favoriser l’accélération à grande échelle du développement du report modal pour le transport des marchandises pour réduire l’empreinte carbone des entreprises. De nombreuses aides financières existent ainsi grâce aux fiches d’opérations standardisées spécifiques aux CEE transport :
- Opération TRA-SE-116 pour le report modal vers le fret ferroviaire ;
- Opération TRA-EQ-101 pour l’achat d’unités de transport intermodal ;
- Opération TRA-EQ-108 pour l’acquisition de wagons d’autoroute ferroviaire, pour le transport ferroviaire de semi-remorques.
Connaissez-vous le top 4 des opérations pour le transport éligibles aux CEE ?
Et pour les acteurs de la logistique interurbaine amateurs de mobilité douce, il existe également une aide CEE à l’acquisition de vélos cargos ou de remorque électrique avec la fiche standardisée TRA-EQ-121.
Pour l’acquisition d’un vélo électrique, les entreprises peuvent également recourir au bonus écologique – qui couvre l’ensemble des mobilités électriques – ou se tourner vers le programme Marguerite, initié par la Fabrique de la Logistique, lauréate de l’appel à Programme CEE 2022 Logistique.
Vous souhaitez passer à une mobilité bas carbone pour réduire votre empreinte carbone et alléger votre facture énergétique ? Contacter nos experts CEE pour trouver la solution qui correspond aux besoins de votre entreprise !