CPE et CEE : le point sur leurs synergies pour booster votre efficacité énergétique
Financer vos investissements
Votre GTB, un atout de poids pour atteindre vos objectifs de performance énergétique
30 janvier
2025
La Gestion Technique du Bâtiment ou GTB est utile jusqu'à parfois nécessaire afin de garantir l’efficacité énergétique d’un bâtiment lors de son exploitation. Ce système est un outil qui permet de superviser ainsi que le contrôle de l’ensemble des équipements afin d’assurer le confort des occupants, participer à la bonne performance des systèmes techniques et communiquer de façon centralisée des informations utiles à l’exploitant. Elle est considérée comme une solution, dans la durée, de la maîtrise des consommations d’énergie dans un environnement tertiaire. Pourtant sa conception n’intègre pas toujours le potentiel d’optimisation énergétique qu’il est possible d’en retirer.
Au travers de cet article, nous revenons sur les points fondamentaux de ces systèmes de contrôle (définition, avantages) ainsi que sur les aides financières disponibles afin d’alléger les coûts de son installation ou de son amélioration.
GTB : définition
Réduire les consommations des bâtiments repose sur une bonne gestion de ses équipements. La façon dont un bâtiment est exploité a des conséquences directes sur ses dépenses énergétiques mais aussi sur le confort de ses occupants. Pour cela, deux types d’outils d’aides à la gestion des équipements techniques existent : GTC et GTB. Définition et explications.
Mieux comprendre la Gestion Technique du Bâtiment (GTB)
Le terme de GTC (Gestion Technique Centralisée) suppose qu’un seul système ou qu’un seul des lots « techniques » du bâtiment qui recouvrent les équipements des usages bien connus (éclairage, chauffage, climatisation, contrôle d’accès, suivi énergétique et des consommations d’eau, etc.) est supervisé par un outil numérique intelligent. Alors que la GTB (Gestion Technique du Bâtiment), sous-entend que plusieurs systèmes ou lots d’un bâtiment sont supervisés par cet outil de gestion centralisée. Dans un cas comme dans l’autre, on retrouve les principes de l’immotique, qui repose sur des solutions de gestion et de sécurité intelligentes. Les systèmes de GTC les plus couramment rencontrés dans le bâtiment sont destinés au pilotage de la production, mais surtout distribution du chauffage par eau chaude. Le chauffage étant un usage prépondérant dans la consommation énergétique d’un bâtiment, garantir l’efficacité de son fonctionnement est essentiel afin d’en maîtriser les coûts.
La GTB, dans un environnement tertiaire, permet de piloter des installations techniques et des équipements liés à la distribution électrique, à savoir :
- Le Chauffage, Ventilation, Climatisation (CVC),
- La plomberie (PLB) avec par exemple les pompes de relevage, les maintiens de pression, le suivi des fuites et disjoncteurs d’eau…
- Les outils de contrôles (CFA) comme la vidéosurveillance ou le contrôle d’accès et de sécurisation du bâtiment (alarmes, système incendie),
- Le Courant FOrt (CFO) :
- de la distribution d’électricité et/ou pilotage des moyens d’éclairages,
- des groupes électrogènes/onduleurs.
- Le suivi énergétique et des consommations d’eau,
- Les outils dédiés au « Smart Building »,
- Les outils de management de la flexibilité de la consommation électrique du bâtiment,
- La production d'énergie (EnR, SmartGrid).
Ces dispositifs intelligents fonctionnent grâce à des capteurs organisés sous forme de réseau. Ils relèvent des informations relatives à l’éclairage, à la ventilation, à la condensation, à la présence ou non d’une personne dans une pièce, ou encore à la température. Ces données servent ensuite à informer le système d’intelligence centralisé (domotique) des différents éléments observés ci-dessus. Ce dernier agit alors automatiquement sur le chauffage, la climatisation, les dispositifs de ventilation, les mécanismes de verrouillage ou d’enregistrement vidéo, etc. Toutes ces données et informations peuvent être obtenues par des appareils IoT, selon la nature du projet et les solutions qu’ils apportent.
À savoir : Le vocabulaire anglophone est souvent employé pour parler de GTB Bâtiment. Par exemple, BMS pour Building Management System et BACS pour Building Automation and Control Systems.
Quels sont les intérêts d’une GTB ?
Utilisée depuis plusieurs décennies afin de faciliter le contrôle des systèmes techniques des bâtiments, notamment le chauffage, la ventilation et la climatisation, aussi bien dans le secteur tertiaire que dans le secteur industriel, la GTB vous permet de :
- Réguler de façon centralisée tous les équipements du bâtiment ;
- Maîtriser ses consommations d’énergie en les surveillant, détectant instantanément les dérives et alertant les équipes d’Energy Management ;
- Faciliter le quotidien des équipes de maintenance, tant sur leur rôle de maîtrise du confort que celui de maîtrise de la qualité de la maintenance préventive et corrective.
C’est sous cet aspect que la GTB est propulsée par le décret dit « BACS *» qui rend obligatoire sa mise en œuvre au sein des bâtiments répondant à certains critères, faisant ainsi des systèmes de GTB Bâtiment une obligation de moyens dans l’atteinte d’objectifs de performance énergétique des bâtiments.
Quels sont les bâtiments assujettis au décret BACS ? Quelle stratégie mettre en place pour optimiser le fonctionnement de votre GTB tout en respectant les obligations du décret ? Nos experts répondent à ces questions dans un livre blanc.
Pour aller plus loin, ce livre blanc intègre également une explication claire et concise sur le smart building, ainsi que sur l’intérêt de flexibiliser sa consommation électrique pour accroître le potentiel de votre GTB.
[Parole d'expert] Retour d'expérience sur la Gestion Technique du Bâtiment
@Cédric Audry, Responsable des agences Île-de-France et Ouest du Pôle Conseil & Ingénierie, vous présente le retour d'expérience d'une rénovation GTB pour un centre commercial en exploitation.
GTB et Bâtiment intelligent
La GTB bâtiment peut également devenir le support d’autres services tels que ceux plébiscités et structurés dans le label Ready2Services (R2S) ou ceux de son extension 4Grids. Le label R2S prévoit, dans la conception de la GTB, la définition et l’intégration des notions de services numériques rendus à l’occupant tels que la réservation de salles de réunion via smartphone, le suivi de l’occupation des locaux/salles de réunions, la disponibilité de places de parking, etc. L’extension R2S-4GRIDS intègre les flux énergétiques dans un contexte de « Smart Grid » en développement (à l’échelle du bâtiment/du quartier) avec la prise en compte notamment des potentiels de capacité d'effacement et de flexibilité de la consommation d’électricité.
Qu’est-ce que le label R2S ?
Le label Ready2Services (R2S) répond aux enjeux de la transformation des usages par le numérique. Ce label est destiné aux bâtiments non-résidentiels connectés et communicants avec leur environnement. L’objectif est de faire du bâtiment connecté et communicant, une véritable plateforme de services pour ses occupants. Se comportant comme des locaux interactifs, ces bâtiments poussent les principes de la domotique encore plus loin. Au lieu de se concentrer uniquement sur des tâches de régulation, ils peuvent répondre directement à certaines attentes des occupants. Ils peuvent ainsi proposer des services d’aide à la décision, notamment sous la forme d’un tableau de bord qui informe l’usager sur les données énergétiques pertinentes.
Quel est le prix d’une GTB ?
Le prix d’une GTB dépend de l’étendue de son contrôle, qu’il s’agisse de la gestion de l’ensemble des usages du bâtiment ou seulement de certains d’entre eux. A cela s’ajoute, la superficie totale du bâtiment qui impose une quantité de matériel plus ou moins importante, nécessaire à la réalisation de l’installation.
Ainsi, il est possible de trouver des solutions IoT, ou GTB Light suffisamment accessibles et permettant de se positionner à 10€/m². Au-delà, il est possible de trouver des prix pouvant aller jusqu’à 30-35€/m² en fonction des options retenues et des usages les plus diffus à raccorder (stores, éclairages).
Les certificats d’économies d’énergie en appui au financement
Dans le cadre de la rénovation énergétique des bâtiments publics, plusieurs règlementations encouragent l'installation d'une GTB Bâtiment : le dispositif éco-énergie tertiaire ou encore le décret BACS.
Le dispositif des Certificats d'Économies d'Énergie (CEE) vous permet d'obtenir une aide financière pour l'installation d'une GTB Bâtiment. Pour être éligible à cette aide, la GTB doit être destinée aux usages de chauffage, de production d'Eau Chaude Sanitaire (ECS), de refroidissement/climatisation, d’éclairage ou/et d’auxiliaires. La fiche relative à cette opération standardisée est la BAT-TH-116. La prime apportée par les CEE est temporaire, l’abrogation de cette fiche étant prévue au 1er janvier 2030.
Quelles sont les conditions pour en bénéficier ?
#1 - Le bâtiment concerné doit être existant depuis plus de 2 ans,
#2 - La GTB d'un bâtiment doit assurer par un système d'automatisation centralisé les fonctions de régulation de classe B ou A selon la norme ISO NF EN 52120-1: 2022*. Dans le cas d’une GTB déjà installée de classe inférieure ou égale à C, la possibilité de bénéficier des CEE est conditionnée à son amélioration pour la faire passer à une classe B ou A.
#3 - L'installation du système de GTB doit être assurée par un professionnel.
*Rappel de la norme ISO NF EN 52120-1: 2022
La norme "Performance énergétique des bâtiments" explique comment mesurer l'impact des fonctions d'une GTB sur la performance énergétique d'un bâtiment et sur les économies d'énergie. Elle indique également une méthode pour évaluer les exigences minimales d'une GTB en fonction du bâtiment.
La norme NF EN 52 120-1 : 2022, classe les GTB selon le niveau de performance atteint par les fonctionnalités de régulation énergétique qu’elles embarquent. Ainsi, ce sont 4 classes, de D (fonctionnalités de régulation basiques ne permettant une efficacité énergétique suffisante) à A la plus performante, qui permettent une lecture rapide du niveau de performance de la GTB à venir sur un projet neuf ou existante.
À noter : depuis le 1er janvier 2024 les surfaces d’entrepôts de logistique, les réserves, les entrepôts (frigorifiques ou non) et les locaux de stockage sont exclues du périmètre de la fiche CEE, que ces surfaces soient associées ou non à des locaux destinés à la vente ou à la location de biens ou de services. La catégorie « autres » de la fiche BAT-TH-116 est dans le même temps supprimée.
[Témoignage]
La Française des Jeux (FDJ) améliore l'efficacité énergétique de ses bâtiments en s'appuyant sur la Gestion Technique du Bâtiment (GTB).
Comment garantir le succès de votre chantier GTB ?
Pour garantir le succès de la mise en place ou de la rénovation d’une GTB, la définition préalable de vos besoins ainsi que de la bonne réalisation du chantier sont des éléments déterminants. Sa mise en œuvre doit être intégrée à une démarche globale d’optimisation de l’exploitation/maintenance du bâtiment. Grâce à notre expérience, nous vous aidons à structurer précisément ce besoin. Nous évaluons ensuite vos locaux et leurs équipements et suggérons des solutions pour améliorer l’existant. Nous nous engageons également dans le suivi de votre chantier, par le biais de notre savoir-faire en commissioning.
Nous pourrons ainsi vous accompagner sur les différentes étapes de votre chantier :
- Récolte et analyse de votre besoin ;
- Planification du projet et définition du cahier des charges ;
- Contrôle des études et des choix du matériel ;
- Suivi du chantier ;
- Participation aux essais et corrections ;
- Participation à la phase de formation de l’exploitant ;
- Energy Management en phase d’exploitation, et relève des anomalies en GPA.
Maintenance et sécurité : se prémunir contre les cyberattaques
Les GTC et GTB accessibles à distance sont de formidables outils, permettant notamment aux utilisateurs non postés de surveiller les conditions de confort de l'immeuble. De même, il est possible de recevoir des alertes liées à une dérive du confort, des consommations énergétiques ou à une anomalie technique survenue sur un matériel.
Cet atout a son revers : l’accès par Internet à la GTB/GTC la rend sensible aux cyberattaques. Ces attaques visent soit à rendre la GTC/GTB inopérante, soit à en crypter l’ensemble de façon réversible à condition de payer à son « pirate » une somme élevée : le ransomware.
Contre ces pratiques, il est fréquent de voir que le réseau de communication de la GTB est intégré au réseau de l’entreprise, lui-même opéré, maintenu et sécurité par les responsables techniques de l’entreprise parfaitement au fait des risques d’attaques extérieures.
Toutefois, le risque zéro n’existant pas, il est conseillé, en anticipation de ce risque ou d’une défaillance des équipements serveurs ou de supervision, de réaliser des copies complètes et à jour de tous les programmes des automates, des régulateurs et modules entrée/sortie, ainsi que de tous les fichiers de configuration.
Ce travail passe notamment par, le recensement, la copie et la sauvegarde de tous les logiciels en fin de chantier après une phase OPR, ou à tout moment dans la vie d’une GTB existante et fonctionnelle.
Réaliser une « image disc » des postes de supervision et du serveur en plus de posséder les copies à jour et fonctionnelles de tous les fichiers de configuration des automates, régulateurs, passerelles, équipements constitutifs de la GTB, tous stockés en lieu sûr, est vivement conseillé. De cette façon, en cas d’attaque et de dégradation de la GTB, le retour à l’état normal est possible en un temps record et pour un coût contenu.
Il est par ailleurs conseillé, sur les GTB complexes, pouvant faire l’objet de fréquentes mises à jour ou travaux modificatifs, de réaliser ce travail de sauvegarde tous les 6 mois.
Ces sauvegardes trouvent également leur utilité lorsque les serveurs/postes de supervision/automates/passerelles etc., tombent en panne définitivement. Ils peuvent être remplacés à l’identique, leur programme injecté en quelques minutes et la remise en service de leurs fonctionnalités assurée en quelques heures seulement après le début de l’intervention.
Sans sauvegarde accessible et mise à jour, la remise en service d'une GTB piratée peut coûter plusieurs milliers d’euros, et plusieurs jours d'indisponibilité. Par exemple, une facture de 5 000€ pour une GTB financée à hauteur de 90 000€HT de 3 000 points. En revanche, si les sauvegardes sont disponibles et que l’intervention est rapide, le coût peut être réduit à 1 000 à 2 000 € par action de remise en service, avec un tarif journalier pour un intégrateur autonome compris entre 800 € et 1 200 € HT.
Faites de votre projet un succès technique, économique, humain et énergétique !
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